A tous ceux qui obéissent en courbant l’échine !
A tous ceux qui ne s’aventurent jamais en dehors de leur
tranquillité vertueuse
et qui s’enferment dans la médiocrité fade des
“bien-pensants :
”Ne pas faire de vagues !” Les anti-passionnés.
A tous ceux qui, honnêtes jusqu'au bout des ongles, ne
mentent jamais
Et d’ennui font périr l’enfant fleur de l’exubérante et
inventive vie !
A tous ceux qui n’ont jamais risqué l’échafaud ou ne serait
ce que la colère de leurs pairs !
CEUX !
Qui n’ont jamais osé aimer ni se donner à la jouissance de
la joie voluptueuse libre et pure !
A tous ceux là qui, dans une rage secrète, paisible et
transparente,
Éteignent toutes les flammes avec la haine tranquille au
cœur
Et s’acharnent à déchiqueter les âmes amoureuses
passionnément enlacées
Et libres devant eux !
A tous ceux qui, à chaque instant, renouvellent inlassablement, en toute
impunité,
le cruel meurtre souvent approuvé de la créativité, de la liberté, de
l’amour !
A tous ceux là qui, autour de nous, remplissent et tissent
les rues, les villes, les entreprises,
les familles. Les obéissants, ceux que l’on félicite,
que
l’on récompense sans cesse pour leur efficacité, leur docilité, leur propreté,
leur transparence éthique !
A tous ceux là,
Même si je ne peux que crier dans leur désert,
Je veux dire, je veux leur dire mon désespoir ma révolte et ma
peine
devant la banalité insipide de l’atroce cruauté de leur consciencieuse
haine !
Ils peuvent être doux et insignifiants
mais ils ont toujours un cynisme affiché ou caché,
parce qu’ils savent que leur
bonne conscience abrite la destruction, le diable et la mort.
Parce qu’ils sont déjà morts !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire