Comme tout le monde 

j’ai participé à cette frénésie collective

de faire des cadeaux.

 

Comme tout le monde... 

 Avec la souffrance consciente de me soumettre à l'hystérie collective. 

C’est comme si l’humanité avait besoin, particulièrement ce jour là,

de se jouer la comédie de l’amour pour pouvoir,

les autres jours de l’année, se haïr tranquillement dans la compétition incessante quotidienne, 

jusqu’à même

s'entre-tuer dans certaine partie du globe. 

L’humanité toute entière se torture dans l’allégresse mais aujourd’hui, elle joue à la bonté de l’amour avec un cynisme magnifique et parfait. 

Le goût du champagne et du foie gras

se mélange dans ma bouche 

au dégoût que j’ai de moi-même,

de participer sans rien dire

à cette immense mascarade.

Sauf que...

 Sauf que , l’ivresse de vivre, malgré tout, 

éclate dans mon verre

comme des milliers petits éclats de rire !